Article dans ZdNet week, n° du 30 juin au 13 juillet.
Dans un contexte de réduction de coûts et d'effectifs, les DSI
peuvent améliorer les résultats en tentant d'utiliser les principes de
la gouvernance informatique, tels que ceux des modèles ITIL et COBIT.
Les directeurs informatiques doivent faire face à de nombreux défis en 2003 : améliorer le retour sur investissement,
les niveaux de services offerts et la sécurité, sans que leurs budgets
ou leurs effectifs augmentent. Comment atteindre ces objectifs en étant
soumis à de telles contraintes budgétaires?
Il faut modifier en
profondeur la gestion des départements informatiques et adhérer à une
nouvelle approche désignée sous le terme de "gouvernance informatique". La gouvernance informatique va devenir
aussi
importante que les infrastructures ou les applications. Et sans doute
d'autant plus dans le contexte actuel, qui oblige les directeurs à
faire plus avec moins.
Entre 1995 et 2000, l'accent était mis sur la vitesse de
déploiement, même si c'était au détriment de la qualité ou au prix de
compromis. Il en a résulté différents problèmes: dépassements de date
ou de coûts , failles de sécurité, indisponibilité imprévue des
services...
La gouvernance informatique vise à corriger ces
mauvaises habitudes. Elle est fondée sur des processus de grande
qualité, bien conçus et utilisables de façon répétitive. Plus
précisément, ce système met en avant des méthodes et des procédures,
impose une documentation méticuleuse et établit un plan d'amélioration
constante.
Il existe plusieurs modèles de gouvernance informatique solidement
implantés. Le plus populaire est l'IT Infrastructure Library (ITIL),
élaboré par l'autorité gouvernementale des technologies de l'information
et
des télécommunications du gouvernement britannique. Ce modèle s'est
répandu en Europe, et commence également à gagner l'Amérique du nord.
Il définit un ensemble de pratiques dans 24 domaines.
Le COBIT (Control Objectives for Information and related Technology)
est un autre exemple de gouvernance informatique bien établie. Il a été
créé pour aligner les ressources et les méthodes informatiques avec les
objectifs commerciaux, les standards de qualité, les contrôles de coût
et les impératifs de sécurité.
De nombreuses organisations ont adopté les procédures ITIL et COBIT
et ont obtenu des résultats quantifiables. Procter & Gamble a
choisi le modèle ITIL en 1997 qui, affirme-t-il, lui a permis
d'économiser plus de 500 millions de dollars en quatre ans. Une étude
des économies réalisées dans les services financiers et comptables de
l'entreprise a mis en valeur une baisse de 6 à 8 % des coûts de
fonctionnement, et une réduction des équipes du secteur technologique
située entre 15 et 20%.
Le gouvernement de l'Ontario a également
adopté la procédure ITIL. La province canadienne avait besoin
d'améliorer des services concernant 25000 utilisateurs répartis dans
1000 secteurs. En adoptant le modèle ITIL, le gouvernement a créé un
bureau de service virtuel qui a amélioré la réactivité et diminué les
problèmes techniques. Et il a fait baisser lescoûts de maintenance de
40%.
Le modèle COBIT peut également s'enorgueillir d'un glorieux palmarès
: l'État du Kansas utilise les standards COBIT dans le cadre de sa
stratégie de gouvernement virtuel. L'objectif est de conserver des
coûts réduits et d'offrir des services conséquents aux utilisateurs.
Dell Computer a intégré des éléments COBIT à sa politique Control
Self Assessment (CSA), visant à produire un audit de gestion
susceptible d'aider la société à maintenir un haut degré de qualité.